Voici nos trois notices biographiques
Maëlle de Coux
Notice biographique
Maëlle de Coux, est née en 1964 à Versailles. Elle vit avec ses parents en région parisienne plusieurs années avant de rejoindre la Bretagne pour se rapprocher de Saint-Briac, berceau de la famille.
Enfant, elle est « toute de retenue, songeuse et secrète. Elevée par des parents très cultivés, elle apprend beaucoup, elle observe les autres et une lente transformation s’opère chez elle, la silencieuse, qui apprend à prendre la parole avec ses mots bien à elle qu’elle distille avec précision, mais aussi avec ses images, ses brouillons, ses ratures et les altérations du temps. Comme une vie qui se construit, elle élabore pas à pas un univers qui lui est singulier. »
Diplômée des Beaux arts de Rennes, Maëlle de Coux vit toujours dans la région. Plasticienne, collagiste, collectionneuse, voyageuse, elle réalise des carnets d’images où se mêlent différents glanages du quotidien, dessins, herbiers botaniques, menus objets, photographies, images d’actualités, rencontres, textes littéraires ou conversations saisies au passage.
«Le travail passé reste un fond pour celui du futur- dit-elle- La matière est la matière du temps. Du temps qui passe et du temps qu’il fait. Beauté́ de l’impermanence. Le papier reste le support choisi, sa légèreté permettant toutes les souplesses. Laissés dehors, jusqu’à la limite de la déliquescence, ou transparens portant une image aussi légère qu’un souffle. Marcheurs, plagistes, amoureux, plantes glanées au bord du chemin. Mots d’amour et d’humour. Les livres, pièces uniques, que je laisse manipuler, offrent à la fois l’aspect narratif et tactile du travail.»
Des Muséums d’Histoire Naturelle lui ont consacré des expositions, à Paris, Nantes, Bourges, Blois et Nancy. Elle est représentée par différentes galeries- Le Rayon Vert à Nantes, Balthazar à Clermont Ferrand, Antre Temps à Rennes, Génie de la Bastille et Courcelles à Paris. Elle a aussi participé à plusieurs salons d’art (MAC Paris…) et festivals (Carnets de voyages, Salons du livre).
Professeur de dessin à LISAA à Rennes, où elle enseigne le « modèle vivant », Maëlle de Coux assure par ailleurs différentes interventions pédagogiques auprès d’enfants.
Proche de la danse contemporaine, elle réalise aussi des reportages graphiques, comme avec « l’Atelier de Danse à tous les Etages » où le spectacle intégrait de jeunes migrants isolés.
Cécile Borne
Notice biographique
Cécile Borne, chorégraphe et plasticienne, place l’humain, son environnement et sa relation au travail, au cœur de ses recherches artistiques.
Elle est née en 1961 à Rennes. Elle a vécu au bord de la baie de Douarnenez, tout près du rivage, jusqu’à ses 18 ans. Des longues promenades sur les grèves de son enfance, elle a gardé ce goût irrépressible de glaner les rejets de la mer, d’en interroger la mémoire – traces du labeur à la pêche ou sur les cargos - et de les conserver comme on le fait avec des souvenirs intimes parce qu’ils évoquent les êtres qui nous sont chers, et qui seront pourtant un jour oubliés- un peu à la manière de Boltanski. Ses parents, enseignants, passionnés de musique et de théâtre, l’ont initiée très tôt à la culture et aux causes sociales.
Jeune, elle fait de la danse traditionnelle et elle aime créer. L’attrait pour les tissus lui vient très tôt lorsque ses parents lui offrent un métier à tisser, sur lequel elle passe de longues heures. Elle se dirige naturellement vers des études en arts plastiques, à la Sorbonne. Mais le travail du corps la passionne : elle s'initie aux différents courants de la danse contemporaine à Londres et à Paris. Suivent quinze années de tournées internationales avec des compagnies chorégraphiques ( Hervé Diasnas, Jérôme Thomas, Saburo Teshigawara ).
De retour en Bretagne, en 2000, elle investit la Grande Boutique à Langonnet. Elle y crée la Cie Aziliz Dañs, à la croisée des chemins entre danse contemporaine, arts plastiques, musique, vidéo, danse bretonne, masques…Elle y organise des événements tels que les Boeufs Endimanchés, DAW de danse. Elle réalise en collaboration avec le vidéaste Thierry Salvert six portraits ciné-chorégraphiques « Les mémoires vives » : portraits de femmes dans leur quotidien au travail - métallière, peintre, paludière, bistrotière, céramiste, ouvrière du textile. Les gestes du métier s’y mêlent à celui de la danse, comme une répétition immuable et lancinante, où le corps se révèle.
De sa collecte de tissus échoués, chiffons abandonnés par la mer dans le sable, vêtements élimés venus du large – quête allant du Portugal à la baie de Douarnenez, de la presqu'île de Quiberon aux rivages du Sud tunisien- Cécile Borne crée depuis quelques années ce qu’elle nomme des « tissus-mémoire » – autant de fragments de mémoire et de vestiges d’un monde flottant. Chaque page, dit-elle, est un fragment d'énigme. Elle nous renvoie au temps, à la civilisation – une peau sociale. La mer nous restitue ces petits morceaux du monde, ils ont été lavés, brassés par leurs dérives marines, métamorphosés par une algèbre océanique.
A travers ses installations elle restitue les vêtements glanés, assemblés retravaillés, dont elle dit qu’ils « sont une sorte de peau entre le corps intime et le corps social » et rend hommage certes aux métiers de la mer ( « Vestiaires » au Port-musée de Douarnenez) , mais aussi aux migrants disparus, aux lavandières ( « L’Etoffe des femmes » à Pont-Scorff), aux inconnus dont les fragments de vêtements gardent le secret (« Mu(e)s » église Saint-Merry Paris)…
Cécile Borne enseigne régulièrement sous forme de stages (en particulier pour comédiens, artistes de cirque..), travaille également avec des enfants, des adultes formateurs, des amateurs, tant dans le domaine de la danse que sur le terrain des arts plastiques.
TISSUS MARINS
TISSUS MARINS
Fanny Crenn
Odette Picaud
Notice biographique
Fanny Crenn est né en 1981 à Lannion, dans une famille de collectionneurs. Son père est passionnépar la récupération d’objets insolites et de photos d’anonymes, sa mère garde précieusement les trésors de l’enfance.
Attirée depuis toujours par la création artistique, elle fait ses études d’Arts Plastiques à Rennes, au cours desquelles elle approfondit les travaux de Christian Boltanski, qui la touchent beaucoup.
Dès 1998 son travail d’artiste commence à prendre forme lorsqu’elle découvre dans une décharge une boîte à chaussures éventrée autour de laquelle gisaient de vieilles photos, du courrier , et divers documents. On pouvait lire sur la boîte « Affaires Maman ». Emue par cet abandon, elle ramasse le tout : « Cette femme ne m’a plus quittée; elle s’appelait Odette Picaud".
Depuis Odette Picauds’exprime sur la mémoire, à partir d’objets du passé, de poupées oubliées, de dentelles et de tissus anciens, de gants, de morceaux de fourrures, de bondieuseries et autres reliquaires, de nids d’oiseaux tombés… Elle les collectionne, les classe, les range dans son immense atelier-entrepôt, avant qu’ils ne trouvent leur destin dans une de ses créations.
Certains deviendront des petites sculptures, d’autres des tableaux, des fétiches ou des objets magiques… elle raconte qu’elle « cherche à évoquer une mémoire commune, à raconter des histoires qui nous font voyager entre la fiction et la réalité, le passéet le présent, l’enfance et l’âge adulte .»
En 2009, à la naissance de son deuxième enfant, inspirée par une collection de Pierrots anciens qui appartenait à sa mère, Fanny Crenn se met à créer ses célèbres poupées, qui ont été présentées dans de nombreuses expositions.
Depuis quelques années, dans une recherche artistique et documentaire autour de l’art brut, de l’art votif, des réflexions d’André Breton aussi, elle réalise des installations remarquées (Salon PlayTime à Paris, Festival Invisible à Brest) et collabore à des spectacles ou concerts (scénographie, décors).
A travers ses créations, Fanny Crenn nous plonge dans les tréfonds de l’enfance, de la mémoire enfouie, des coutumes et des rites ancestraux. Les objets qui nous étaient si familiers y sont sublimés, élevés au rang du sacré, mis à distance. Les cultures s’entremêlent dans un syncrétisme emprunt de poésie, qui nous bouleverse et nous fait perdre nos repères.
Galerie PICOT-LE ROY
Le Nuage Bleu
14, Quai Kador
29160 MORGAT
Presqu’île de CROZON
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