mercredi 12 avril 2017

Adventices et Tronçon au festival des carnets de voyage de Saint Céré


Invitée par l'association "Le lieu commun" a exposer et intervenir auprès des scolaires sur la commune de Saint Céré.
Du 17 au 23 Avril à la maison des Consuls
Avec le dessinateur Benoit Guillaume et l'artiste Anne Claire Thévenaud




C'est un voyage botanique autour de mes adventices que je propose.

Mes carnets de voyages seront consultables.
Ainsi que mes carnets d'épuisement.




­­Adventices

 
Maëlle de Coux


C’est un terme de botanique qui désigne une plante étrangère à la culture attendue. Invasive, herbe folle, mauvaise herbe ? En botanique le mauvais n’est pas toujours celui que l’on croit. Question de point de vue, d’intérêt et de culture.
De culture ?
L’adventice arrive par un relâchement de la vigilance que nécessite toute culture, Les accepter c’est accepter d’intégrer ce qui peut venir naturellement de l’extérieur.
L’ambivalence même du vocabulaire met l’accent sur des parallèles inattendues, politiques, sociales et morales !
Dis moi comment tu jardines ….

Le vocabulaire associé aux plantes est très imagé et suggestif, les symboliques liées à la prospérité la croissance et à la fertilité. Il existe une antropomorphie des plantes comme il en existe une liée aux animaux. Nous nous projetons dans le végétal.
Les adventices seraient plutôt du côté du désordre tant social que moral.
Bannies des ouvrages de l’homme elles ont des relents d’anarchie, d’incivilité.
D’un point de vue botanique, la vraie vie est de ce côté, sauvage, vive et libre.
C’est aussi très poétique.

Mes « Adventices » évoquent cela.
L’intervention à l’encre taille douce appliquée au rouleau sur les fragiles pages    d’herbier  vient donner à l’ensemble une profondeur, un poids que n’avait pas cette petite plante séchée. L’encre grasse se révèle ultra sensible dans la richesse de ses noirs. Comme  une plaque photosensible l’encre révèle les traces laissées sur le
  papier par le travail de l’herboriste mêlé au mien. Chaque matière végétale
  renvoie une qualité de noir différent.
  L’encre lui donne une vision organique plus dense, elle lui donne du corps.
  Et une double lecture.
  On peut y voir un ensemble abstrait sévère, un peu à la manière de Soulages,
  un aspect qui peut devenir monumental, en fonction des murs offerts.
  Il existe plus de 50 planches.
  Quand l’analogie organique et sexuelle s’impose, l’ensemble prend une
  fantaisie inattendue et chaque image s’individualise.









« Tronçons »
« n°3 : Hêtre »

Ensemble de dessins dynamiques au fusain sur papier japonais.
Cet enchevêtrement de branches doit pouvoir se rassembler pour former un arbre.
Chaque image est indépendante et forme un tout.

L'apparente confusion du détail est en fait un organisme vivant et puissant.
Avec du fusain, (qui est du bois) sur des feuilles très fines (qui sont des feuilles) je fais des coupes que je cadre dans l’image d’un grand arbre majestueux.
Le dessin capte la rythmique des branches pour, très vite, s’affranchir de son modèle. Chaque image est indépendante et s’ajuste, presque, avec ses voisines. 
Le tronçonnage est irrémédiable, jamais je ne pourrai reconstruire l'arbre initial.






"Carnets d'épuisements"

 Un vrac du cahot du monde qui m’entoure, tel que je le reçois, jours après jours. Ils me débarrassent d’un trop plein d’informations. Des images, parfois très violentes de l’actualité, côtoient mes centres d’intérêt d’artiste et d’humain, notes de lectures, poésies, recettes, réflexion, idées fugaces … tout s’accumule et se juxtapose sans trop de soucis esthétiques, avec une certaine poésie de l’absurde, laquelle se trouve être mon vrai regard sur le monde des hommes.

Les femmes et hommes qui posent pour moi pendant mes cours de modèles vivant y sont dessinés dans leur nudité, comme les témoins désarmés de ce cahot auquel je cherche à donner un sens.




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