Invitée par l'association "Le lieu commun" a exposer et intervenir auprès des scolaires sur la commune de Saint Céré.
Du 17 au 23 Avril à la maison des Consuls
Avec le dessinateur Benoit Guillaume et l'artiste Anne Claire Thévenaud
C'est un voyage botanique autour de mes adventices que je propose.
Mes carnets de voyages seront consultables.
Ainsi que mes carnets d'épuisement.
Adventices
Maëlle de Coux
C’est un terme de botanique qui désigne
une plante étrangère à la culture attendue. Invasive, herbe folle, mauvaise
herbe ? En botanique le mauvais n’est pas toujours celui que l’on croit. Question
de point de vue, d’intérêt et de culture.
De culture ?
L’adventice arrive par un relâchement de
la vigilance que nécessite toute culture, Les accepter c’est accepter
d’intégrer ce qui peut venir naturellement de l’extérieur.
L’ambivalence même du vocabulaire met
l’accent sur des parallèles inattendues, politiques, sociales et morales !
Dis moi comment tu jardines ….
Le
vocabulaire associé aux plantes est très imagé et suggestif, les symboliques
liées à la prospérité la croissance et à la fertilité. Il existe une
antropomorphie des plantes comme il en existe une liée aux animaux. Nous nous
projetons dans le végétal.
Les
adventices seraient plutôt du côté du désordre tant social que moral.
Bannies
des ouvrages de l’homme elles ont des relents d’anarchie, d’incivilité.
D’un
point de vue botanique, la vraie vie est de ce côté, sauvage, vive et libre.
C’est
aussi très poétique.
Mes « Adventices »
évoquent cela.
L’intervention
à l’encre taille douce appliquée au rouleau sur les fragiles pages d’herbier vient donner à l’ensemble une profondeur, un poids
que n’avait pas cette petite plante séchée. L’encre grasse se révèle ultra
sensible dans la richesse de ses noirs. Comme
une plaque photosensible l’encre révèle les traces laissées sur le
papier par le travail de l’herboriste mêlé au
mien. Chaque matière végétale
renvoie une qualité de noir différent.
L’encre lui donne une vision organique plus
dense, elle lui donne du corps.
Et une double lecture.
On peut y voir un ensemble abstrait sévère,
un peu à la manière de Soulages,
un aspect qui peut devenir monumental, en
fonction des murs offerts.
Il existe plus de 50 planches.
Quand l’analogie organique et sexuelle
s’impose, l’ensemble prend une
« Tronçons »
« n°3 : Hêtre »
Ensemble de dessins dynamiques au fusain sur
papier japonais.
Cet enchevêtrement de branches doit pouvoir se
rassembler pour former un arbre.
Chaque image est indépendante et forme un tout.
L'apparente confusion du détail est en fait un
organisme vivant et puissant.
Avec du fusain, (qui est du bois) sur des
feuilles très fines (qui sont des feuilles) je fais des coupes que je cadre
dans l’image d’un grand arbre majestueux.
Le dessin capte la rythmique des branches pour,
très vite, s’affranchir de son modèle. Chaque image est indépendante et
s’ajuste, presque, avec ses voisines.
Le tronçonnage est irrémédiable, jamais je ne
pourrai reconstruire l'arbre initial.
"Carnets d'épuisements"
Un vrac du cahot du monde qui m’entoure, tel que je le reçois, jours après jours.
Ils me débarrassent d’un trop plein d’informations. Des images, parfois très
violentes de l’actualité, côtoient mes centres d’intérêt d’artiste et d’humain,
notes de lectures, poésies, recettes, réflexion, idées fugaces … tout
s’accumule et se juxtapose sans trop de soucis esthétiques, avec une certaine
poésie de l’absurde, laquelle se trouve être mon vrai regard sur le monde des
hommes.
"Carnets d'épuisements"
Les
femmes et hommes qui posent pour moi pendant mes cours de modèles vivant y sont
dessinés dans leur nudité, comme les témoins désarmés de ce cahot auquel je
cherche à donner un sens.
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